Pourquoi certaines personnes ont besoin de porter des orthèses plantaires et des chaussures orthopédiques ? Eh bien, certains types de pieds humains sont plus disposés à souffrir de diverses pathologies que d’autres, notamment en fonction de leur forme et de la cambrure de la voûte plantaire.

Dans cet article, voyez quels sont les différents types de pieds et ce qu’il faut savoir sur les risques associés.

Les différents types de pieds selon leur forme

Tout d’abord, une première façon de distinguer les différents types de pieds est en observant leur forme à vol d’oiseau. Généralement, on identifie trois types de pieds selon la longueur des orteils, soit le pied égyptien, le pied grec et le pied romain ou carré.

Le pied égyptien

Le pied égyptien est le type de pied le plus répandu, présent chez environ 50% de la population mondiale, avec une prévalence variable selon les régions. Il est caractérisé par son premier orteil plus long que les autres. Les autres orteils vont donc du plus long au plus court en « pente » descendante. Cette configuration donne au pied une forme légèrement inclinée, souvent vue comme esthétiquement agréable. Ce nom vient des représentations anciennes où les Égyptiens préféraient ce type de forme dans leur art.

Cette forme de pied est la plus propice à développer un hallux-valgus, puisque le premier orteil reçoit plus de pression et, par conséquent, est plus à risque de dévier vers les autres orteils. Pour prévenir ces douleurs, il est crucial de choisir des chaussures offrant un espace suffisant pour le gros orteil et d’éviter les modèles trop étroits ou pointus. Des orthèses personnalisées peuvent également contribuer à améliorer le confort en soutenant adéquatement la voûte plantaire et en réduisant la pression sur les zones sensibles.

Le pied grec

Le pied grec est facilement reconnaissable puisque le deuxième orteil est significativement plus long que les autres, même le premier. Il est prévalent chez près d’un quart de la population. Ce type de pied est souvent héréditaire et se distingue par un premier métatarse plus court que le second, ce qui donne au deuxième orteil une apparence plus allongée.

Bien que la forme du pied grec soit parfois plus avantageuse car elle correspond à la forme de la majorité des chaussures commercialisées aujourd’hui, les personnes qui ont cette forme de pied doivent faire attention à la pointure de leurs chaussures. En effet, si elles sont trop ajustées, le deuxième orteil pourrait se replier et causer différents problèmes.

Le pied grec peut aussi causer des douleurs à l’avant du pied ou des callosités. Pour soulager ces douleurs, il est recommandé de choisir des chaussures adaptées, offrant un espace suffisant pour le deuxième orteil et un bon soutien. Des semelles orthopédiques sur mesure et des consultations régulières avec un podologue peuvent également aider à gérer les complications. En cas de douleur persistante ou de déformation significative, une intervention chirurgicale peut être envisagée, mais elle reste une option de dernier recours. Le pied grec, bien qu’esthétiquement apprécié, nécessite donc des soins particuliers pour garantir confort et bien-être au quotidien.

Le pied romain ou pied carré

La troisième forme de pied que l’on peut rencontrer est celle du pied romain, aussi appelé pied carré. Les personnes qui ont un pied carré auront soit les trois premiers orteils de la même longueur, soit le premier orteil plus long et les quatre suivants de longueur égale. On retrouve ce type de pied chez environ 27% des gens.

Les Romains, connus pour leur capacité à parcourir de longues distances lors de leurs conquêtes, auraient été favorisés par cette répartition uniforme du poids, facilitant ainsi la marche prolongée. Le nom « pied romain » pourrait également faire référence à la mesure de longueur utilisée à l’époque, soulignant l’importance de cette forme dans l’histoire de la chaussure.

Pour ceux qui ont des pieds de type romain, il est essentiel de choisir des chaussures avec une partie avant spacieuse, telle que des modèles à bout carré ou arrondi, afin de permettre aux orteils de s’étendre confortablement. Les chaussures trop étroites ou pointues doivent être évitées pour éviter l’inconfort. Les pieds romains, souvent associés à des arches hautes, nécessitent des ajustements spécifiques pour garantir un bon fit et prévenir les douleurs.

Trois différentes formes de pieds: grec, égyptien et romain

La physiologie de la voûte plantaire

Il existe également différentes classifications de pied selon la forme que prend la voûte plantaire. La forme de l’arche du pied se développe tranquillement avec l’âge. Il faut donc  veiller à la santé des pieds des enfants pour identifier des anomalies potentielles.

Voyons les trois principales catégories de voûtes plantaires :

Le pied normal ou moyen

Le pied est doté d’une cambrure modérée et n’est généralement pas à l’origine de pathologies.  Ainsi, un pied normal possède une structure anatomique sophistiquée et équilibrée qui permet de supporter et de mobiliser efficacement l’ensemble du corps. Il combine rigidité et souplesse, stabilité et mobilité pour accomplir une variété de tâches comme marcher, courir, sauter et s’adapter aux terrains variés. Cette voûte, comparée à un arc tendu par une corde, assure un soutien optimal et un amorti lors de la marche. Le pied normal présente une voûte plantaire intermédiaire, ni trop affaissée ni trop élevée, permettant ainsi une répartition équilibrée du poids et une fonction efficace dans diverses activités.

Le pied plat

Ici, le pied présente un affaissement de la voûte plantaire. L’arche du pied est pratiquement inexistante et le talon et la cheville ont tendance à s’effondrer vers l’intérieur (valgum). Ce phénomène, plus apparent en position debout ou lors de la marche, peut entraîner divers problèmes posturaux et articulaires tels que des douleurs dans la voûte plantaire, les chevilles, les genoux, et même le bas du dos. Si non traité, le pied plat peut évoluer vers des troubles plus graves comme la fasciite plantaire, les névromes de Morton, ou les oignons. La condition peut être congénitale chez les enfants, souvent liée à des facteurs héréditaires ou musculaires, ou acquise chez les adultes, fréquemment à cause de l’obésité, de maladies dégénératives, ou des traumatismes.

Pour gérer le pied plat, plusieurs approches préventives et traitements existent. Les enfants peuvent parfois voir leur condition se résorber avec la croissance, tandis que les adultes peuvent bénéficier de chaussures adaptées et de semelles orthopédiques pour soulager les symptômes. Des exercices de renforcement et le maintien d’un poids santé peuvent également aider. Lorsque les traitements non invasifs ne suffisent pas, des interventions chirurgicales peuvent être envisagées pour corriger le pied plat, bien que la récupération complète puisse prendre jusqu’à un an et nécessite une immobilisation initiale.

Le pied creux

À l’inverse du pied plat, le pied creux présente une voûte plantaire trop prononcée. Cela peut causer une mauvaise répartition du poids sur le pied, qui est alors surtout concentré sur l’avant de celui-ci et le talon. Le pied peut ainsi s’affaisser vers l’extérieur (varum) et entraîner diverses pathologies.

Les conséquences du pied creux peuvent être significatives, impactant la marche, l’équilibre et la posture générale. Les personnes atteintes peuvent développer des douleurs chroniques aux pieds, aux chevilles et même aux genoux en raison de la répartition inégale des forces lors de la marche ou de la course.

Pour traiter le pied creux, des solutions orthopédiques telles que des orthèses plantaires sont souvent recommandées pour soutenir la voûte plantaire et redistribuer les charges de manière plus uniforme. Les chaussures orthopédiques avec un bon soutien de la voûte et une semelle adaptée peuvent également améliorer le confort et la fonction du pied. Dans certains cas plus graves, des interventions chirurgicales peuvent être envisagées pour corriger la déformation et améliorer la fonction du pied.

Les différentes physiologies de voûtes plantaires : pied plat, normal et creux

Anatomie du pied humain : les os qui le composent

Le pied humain est composé de 26 os. Ceux-ci peuvent être classés selon trois catégories : le tarse, le métatarse et les phalanges.

Le tarse est composé de 7 os :

  • Le talus : cet os est le seul qui s’articule aux os de la jambe (tibia, fibula).
  • Le calcanéum : le calcanéum (l’os du talon) est le plus gros os du pied et s’articule avec l’os cuboïde et le talus.
  • Les os cunéiformes : au nombre de 3, les os cunéiformes relient les os de l’avant et l’arrière du pied.
  • L’os naviculaire : cet os aplati se situe entre les os cunéiformes et le talus.
  • L’os cuboïde : cet os à la forme cubique particulière entre le calcanéus et le métatarse.

Le métatarse est composé de 5 os métatarsiens. Les trois premiers s’articulent avec les trois os cunéiformes. Les 4e et 5e métatarsiens sont plutôt reliés à l’os cuboïde.

Quant aux phalanges, elles sont au nombre de 14 et composent les doigts de pied. Le gros orteil est fait de deux phalanges, alors que les quatre autres sont composés de trois.

Anatomie d'un pied humain et ses os qui le composent

Mieux comprendre l’anatomie du pied grâce au Laboratoire orthopédique Jérôme Marier

Comme vous l’aurez constaté, chaque pied est différent et est doté d’une anatomie particulière. La forme du pied, la cambrure de la voûte plantaire et la santé des os du pied peuvent tous avoir un rôle à jouer dans le diagnostic de différentes pathologies podiatriques.

Pour en savoir plus sur la santé des pieds et pour découvrir nos astuces d’experts pour savoir comment en prendre soin, visitez la section « Blogue » de notre site Web.

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